Dans quelques jours, la communauté musulmane va célébrer l’aïd-el fitr, une fête qui marque la fin de plus quatre semaines de privations alimentaires, d’ascèse morale et physique qui répondent aux exigences fixée par la tradition coranique. Si pour certains la fin du mois de ramadan est vécu comme tous les autres jours, pour d’autres, cette fin arrive avec un changement de programme. Dans ce dernier lot se trouvent les tailleurs qui, pour satisfaire toute la clientèle, sont obligés de faire des nuits blanches.
Les rues de l’unité 25, ce quartier populaire des parcelles assainies, d’habitudes grouillantes de monde, respirent le calme en cette matinée. Le ramadan a surement cloitré au lit certains de leurs occupants. Seuls quelques tailleurs font le pied de grue devant leurs ateliers de coutures.
Si pour certains la fin du mois béni est vécu comme tous les autres jours, tel n’est pas le cas pour les tailleurs, qui pour respecter leurs envers leurs clients, sont obligés de faire blanches en vue de satisfaire toute la clientèle.
Trouvait devant son atelier, de teint noir et de taille moyenne, affublé d’une casquette marron « made in us », Alassane Dramé qui totalise plus de 10 ans dans le métier, arrive malgré la fatigue qui se lit sur son visage, à sortir quelques mots « oui c’est vrai depuis 15 jours nous sommes obligés de passer la nuit ici pour honorer nos engagement avec la clientèle, qui pour la plus part est composé de femmes et c’est mieux les fidélisées » et ajoute « mais nous nous sommes constitués en deux groupes, le premier assure de 08 à 23h et le second prendra la relève jusqu’au petit histoire pour nous de ne pas ressentir cette fatigue ».
Pas loin de là, se trouve l’atelier « serigne Fallou Couture » (Nom d’un guide religieux mouride) qui, contrairement à Alassane Dramé, n’a rien changé dans ces modes de fonctionnement.
Selon Aïssatou Diallo, teint noir, 32 ans environ, vêtue en traditionnelle, en même temps gérante de la boite soutient que « nous nous sommes obligés de passer des nuits parce que malgré l’affluence des clients, nous avons des commandes limitées », mais aussi cela s’explique par le « fait que nous avons pas assez de personnel pour pouvoir assurer tout le travail que cela demande ».
Dans ce lot de préparatifs, pour célébration de la journée marquante la fin du mois béni, se trouvent les vendeurs de poulets, qui, il faut est devenu depuis quelques années dans ce quartier, un métier qui nourrit bien son homme malgré les difficultés rencontrées.
Un tour chez celui que les parcellois appellent « borom guinaryi » (le propriétaire de poulets), nous a permis d’avoir une idée sur la pratique de ce petit commerce surtout en cette période.
Long de taille, teint noir, cheveux crépis, Dame DIENG, totalise plus de 15 ans dans ce milieu. Interrogé sur ce petit commerce il souligne « malgré l’approche de cette fête, ce n’est encore la grande affluence, alors que d’habitude pendant ce moments les clients passés pour faire leurs commandes ».
Selon lui « cette situation est dû peut être à la crise financière dont la société sénégalaise est confrontée de plus en plus ». Interrogés, les clients imputent cette situation à la cherté de ces produits. Mais pour Dame cela « est dû aux conditions d’entretien très difficiles et qui nécessite beaucoup moyens, ce qui fait que nous sommes obligés cher pour s’en sortir » avant d’ajouter « j’essaierai de tout faire pour que tout chacun puisse y trouver son compte en fonction de sa bource parce que malgré tout, nous partageons ce quartier et cela ne doit pas être un prétexte pour s’enrichir sur le dos des autres ».
Dans ce quartier des parcelles assainies qui vit déjà au rythme de l’Aïd-el fitr, les préparatifs vont de bon train. Si pour certains, la célébration se fera dans la simplicité la plus absolue, par contre pour d’autres estiment qu’il faut mettre les bouchés double.