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Jean Claude Marut lors de la rencontre |
Le CESTI, dans le cadre
des carrefours d’actualités, a reçu comme invité Jean-Claude MARUT, un spécialiste dans la crise casamançaise.
Les deux intervenants (l'invité et le modérateur) sont unanimes que dans la crise casamançaise, il
y’a le silence des médias, selon eux les médias ne s’intéressent à cette
situation que s’il y a du nouveau. Pour Jean Claude Marut, la crise casamançaise qui
existe depuis plus de 34 ans, reste, un
conflit violent même s’il est l’un des plus petits en Afrique par rapport à sa
dimension mais aussi par la nature des meurtres. Elle est aussi une crise qui
oppose deux nationalités, « sénégalais » et
« casamançais ».
Si ce conflit a
duré autant d’années c’est parce
que l’Etat du Sénégal n’a pas voulu
trouver de manière adéquate des solutions et parle plutôt d’opération de
maintien de l’ordre. »
Selon Jean, la crise casamançaise est un
conflit asymétrique opposant ainsi une guerria à une armée dont la Gambie et la
Guinée Bissau qui servent de bases arrière à la rébellion. Ces deux pays, selon
le conférencier, ont instrumentalisé la rébellion à leur faveur/ objectif.
Malgré les nombreuses
négociations qui ont vu la participation
de toutes les parties prenantes, l’Etat du Sénégal, les rebelles, les pays
voisins et les acteurs internationaux, n’ont pas pu apporter des solutions durables.
Des blocages qui sont du surtout à un manque de
volonté de l’Etat de négocier sur certaines questions notamment sur l’intégrité
territorial, les limites nationales, mais surtout vu le poids économique de la
région de Casamance dans l’économie sénégalaise.
Malgré la force de
l’Etat du Sénégal, il n’envisage pas de régler ce conflit par des répressions,
cela se justifie par la volonté de
préserver l’image d’un pays démocratique.
Parmi les solutions
pour régler ce conflit, il y a la division de la rébellion pour l’affaiblir
mais surtout avec la mise ne place de
plans de développement économiques pour une meilleure intégration. Ces plans
sont aujourd’hui accompagnés par l’implication des USA dans la résolution de la
crise, avec la mise en place de pistes pour la valorisation de la région mais
aussi faciliter le retour des déplacés.
Il n’a pas manqué
également de signaler que si ce conflit persiste c’est parce qu’il existe ce
qu’il appelle une économie de guerre à travers les pillages et autres,
l’implication des acteurs sociaux comme les ONG, les hommes politiques,
l’armée, qui au lieu de trouver une sortie de crise ne sont là pour en
profiter.
Dans l’optique de
résoudre ce conflit, beaucoup de réponses ont été proposées, cependant elles
restent pour la plus part limitées notamment le modèle de politique n’est pas
adapté mais également les répressions contre les coupeurs de bois, des phénomènes qui peuvent raviver d’autres
tensions et compromettre les avancés notés jusqu’ici.