lundi 25 juillet 2016

L'Afrique apres la colonisation vue par Achille MBEMBE

De la Post colonie : Essai sur l’imagination politique  dans l’Afrique contemporaine.

A travers cet ouvrage, Achille MBEMBE, prolonge une tradition africaine de réflexion critique sur ce qu’il faut bien appeler «  la politique de ie » à une époque où le frère de et l’ennemi se  font qu’un, l’autre relecture de la post colonie part de la question de savoir quelles figures revêt le pouvoir en post colonie et de quels procès psychiques est-il signifiant si on le soumet à un réexamen. Achille MBEMBE, se propose avant d’évoquer l’Afrique après la colonisation comme le titre l’indique, de revenir un peu sur comment l’Afrique a vécu cette rencontre qu’il caractérise comme un viol dans la mesure où, en colonie, le colonisé est un objet d’expérimentation, par exemple  pour ce qui est de la femme, elle était avant tout un objet sacrificiel, un objet de la dépense et de la consommation.
 L’auteur évoque d’autres formes violences avec le commandement qui consiste donc à mettre les gens en demeure de satisfaire aux obligations par la mise en œuvre d’un droit que l’on s’arroge sur les hommes et sur les choses et ce commandement avait comme caractéristique la confusion entre le sphère publique et les domaines privés, qui a permis également l’existence de deux types de régimes : un régime d’exception dont la particularité était de déroger au droit supposé commun et un autre régime des faveurs et d’immunité à la base de ce mode d’exercice du pouvoir, il y’ a donc un ensemble de passe-droits. Cette rencontre fait que jusqu’à présent l’Afrique en tant idée et en tant que concept à historiquement servit et continue de servir d’argument polémique à l’occident dans sa rage à marquer sa différence contre le monde.

Mais pour parler de l’Afrique après la colonisation ou encore cette Afrique libre, Achille MBEMBE  souligne qu’il est difficile de nier qu’au regard de la scène générale de notre monde, l’Afrique est encore au sommeil. Tout ou presque, y est encore soit à faire, soit à refaire et que l’un des évènements majeurs politiques majeurs de la fin du XXe siècle est l’effritement de leur indépendance, de leur souveraineté et la mise des Etats africains sur la tutelle des créanciers internationaux. Pour l’auteur la question majeure à laquelle sont confrontées les sociétés africaines postcoloniales c’est la régulation de la violence à l’échelle interne dans un contexte marqué par la dévastation matérielle, la désorganisation et la recomposition des circuits de crédits et de production et une brutale récession des notions biens public, d’utilité générale, de loi et d’ordre et que les programmes d’ajustements structurels présentent un intérêt, non du point de vue de leur aptitude à reconnecter  l’Afrique à l’économie mondiale, mais du point de vue des effets pervers qu’ils produisent et de la façon dont ces effets pervers érodent le compromis post colonial, émasculent les instruments traditionnels du pouvoir  étatique et entraient en profonde modification les structures sociales et des attitudes culturelles.

Achille soutient également que l’Afrique, au sortir du XXe siècle, se retrouve avec deux options parmi plusieurs autres. La première est de se projeter dans  le nouveau siècle en relevant victorieusement le défi de la production c’est-à-dire en retournant en son avantage les conditions de son rapport au marché extérieur. La deuxième alternative selon lui c’est le « retour » au XIXe. Mais il est convaincu que l’Afrique doit avec ou sans les créanciers internationaux, affronter de défi de la compétitivité de ses économies à l’échelle mondiale,  même si au sortir des années 80, la chute du pouvoir externe, a placé de nombreux Etats africains dans un régime qu’il qualifie de souveraineté fragmentée ce qui fait que certains étaient dans l’incapacité à régler les soldes voir à lever les impôts, une situation qui a fait qu’aujourd’hui   en Afrique, la corruption et a vénalité n’épargnent  pratiquement plus aucun secteur pas même les services diplomatiques et donne naissance aux mouvements de protestation  sociale qui ont accompagné  la revendication du multipartisme et que les régimes africains postcoloniaux pour contrer ces mouvements, ont lâché ce que l’auteur appelle la bride à la soldatesque (policiers, gendarmes etc.) au lieu de proposer des solutions concrètes. 

A son avis cette question de violence et de la tyrannie a été posée aux africains par leur passé ancien, par leur passé récent, une violence qui tarde bien à se terminer ou qui retrouve cette obsession dans l’intelligence africaine du XXe siècle et que les outils  à partir desquels l’on rendait compte de la vie humaine en général et de l’Afrique en particulier manquait désormais de pertinence. C’est ce qui explique que l’Afrique est entrain de marcher à rebours et que tout ce que s’y passe aujourd’hui n’est que la répétition d’un scenario et d’un moment historique que l’on croyait, a tort dépassé parce que l’Afrique après la saignée esclavagistes rebondissait donc dans le système économique international par le biais d’une extorsion de ses ressources à l’état brut  et que la plus part des pays africains soumis à ces programmes d’ajustements structurels, le produit intérieur brut a chuté avant d’ ajouter que dans les pays d’Afrique vu la configuration générale du marché, la base industrielle, la structure des rapports entre la bureaucratie et les milieux d’affaires locaux puis la nature de leurs alliances respectives avec les firmes multinationales ne permettaient ni d’accéder à de nouvelles technologies et de nouveaux réseaux de distribution, ni d’accumuler un savoir-faire manufacturier substantiel, ni de susciter un dynamisme entrepreneurial qui aurait pu aider ces contrés à répondre de façon créative, aux contraintes de l’économie mondiale ainsi que cela s’est fait ailleurs.

Point de vue et critique sur l’ouvrage
De la post colonie, est un ouvrage très intéressant dans la mesure où, il a une démarche critique et objective sur l’Afrique parce que tout simplement l’auteur maitrise bien le milieu et tout ce qui est en rapport. Ce qui est intéressant dans l’ouvrage c’est comment l’auteur arrive à rapprocher deux faits (donc le passé et le présent de l’Afrique), parce que on ne peut pas comprendre l’Afrique d’aujourd’hui  si l’on ne fait pas la rétrospection car ces deux faits sont liés l’un de l’autre parce et que le fonctionnement de l’Afrique actuelle est quelque part lié ou dû à son passé.

De la post colonie, est un ouvrage riche qui ouvrage riche qui ouvre un chantier de réflexion  plus de ne résout sur l’avenir du continent, c’est pourquoi les reproches qu’on peut faire à l’auteur, c’est d’avoir mis trop l’accent sur les problèmes sans pour autant proposer plus de solutions à ces problèmes pour que l’Afrique puisse enfin « décoller », jouer sa partition dans la marche du monde et cesse d’être toujours ce continent vu avec le mauvais œil. L’autre problématique c’est le langage avec lequel l’auteur s’exprime est parfois très difficile à comprendre.


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